
“J’ai perdu mes sourcils, ma barbe est devenue blanche et elle tombe un peu. Mes cheveux aussi. Je suis atteint d’alopécie”.
Edouard Philippe, ancien Premier ministre français, 2 février 2023
Au rythme des allocutions officielles ou lors de ses apparitions sur les plateaux de télévision, plus d’un observateur averti a pu remarquer l’apparence changeante de l’ancien Premier Ministre, Edouard Philippe. Le blanchiment localisé de la barbe et la perte graduelle de la pilosité faciale sont deux des symptômes de l’alopécie dont l’ancien locataire de l’hôtel de Matignon est atteint.
L’alopécie, qu’elle soit androgénétique, cicatricielle, effluvium télogène, pelade ou liée à une trichotillomanie, ne présente aucun danger vital pour la santé, mais elle s’impose comme un véritable sujet de société tant elle questionne l’image de soi. Cette chute des cheveux, des poils ou de toute autre pilosité du corps bouleverse la relation que chacun entretient avec son crâne, sa peau et son identité. Elle soulève aussi des interrogations sur la santé du cuir chevelu, le fonctionnement des follicules pileux et la nature même du cheveu. Nous vous proposons, dans cet article, une présentation exhaustive de cette pathologie, de ses causes, de ses types, et de ses traitements, afin de vous aider à mieux comprendre une préoccupation encore trop sujette aux tabous.
Quels sont les symptômes de l’alopécie ?
On parle d’alopécie pour désigner un ensemble de troubles du système pileux affectant principalement les cheveux, mais pouvant aussi concerner les poils du visage et du reste du corps. Ce phénomène se traduit par une chute excessive, anormale et prolongée, au point de réduire de manière significative la densité du cuir chevelu. Cette perte peut être brutale ou progressive, localisée ou généralisée, selon la nature du trouble.
La forme la plus courante est la calvitie, ou alopécie androgénétique, qui touche en majorité les hommes, mais pas exclusivement. Ce type d'alopécie résulte d’une miniaturisation progressive des follicules pileux, altérant leur capacité à produire des cheveux viables. On distingue également d’autres formes plus diffuses ou plus brutales : la pelade, provoquant une perte par plaques, l’alopécie totalis, qui élimine tous les cheveux, ou encore l’alopécie universalis, entraînant la disparition complète des poils sur l’ensemble du corps. Ces troubles peuvent aussi s’accompagner de sensations de picotement, d’irritation du cuir chevelu, ou d'une sensibilité accrue de la peau, des symptômes parfois révélateurs d’un dérèglement du cycle capillaire ou d’une inflammation des follicules.
Chaque type d’alopécie correspond à un mécanisme de perte spécifique : interruption brutale de la phase anagène (croissance), passage prématuré en phase télogène (repos), inflammation du follicule pileux, ou encore agression mécanique due à une traction excessive des cheveux (alopécie de traction). Ces phases jouent un rôle central dans la compréhension de la santé pileuse. Certains cas présentent une origine auto-immune, d'autres relèvent de conditions dermatologiques complexes comme le lichen plan ou des troubles de la peau affectant le cuir chevelu.
Quelles sont les causes de l’alopécie ?
Parmi les causes les plus fréquentes, l’alopécie androgénétique figure en tête. Elle est d’origine hormonale et génétique, liée à une hypersensibilité des follicules pileux aux androgènes, notamment la DHT. Cette hormone agit en réduisant la durée de la phase anagène et en provoquant l’atrophie des follicules, ce qui mène à une perte progressive de densité capillaire. Elle concerne 70 % des hommes à un moment de leur vie, et jusqu’à 40 % des femmes, souvent à l’approche de la ménopause, période de grands bouleversements hormonaux.
Mais les causes des chutes de cheveux sont multiples. Les troubles hormonaux, les carences nutritionnelles, certaines maladies auto-immunes, les déséquilibres thyroïdiens ou encore les médicaments (notamment la chimiothérapie) peuvent perturber le cycle capillaire. Ces perturbations compromettent la régularité des phases du cheveu et peuvent entraîner une entrée prématurée en phase télogène. De plus, des facteurs environnementaux comme le tabac, la pollution ou l’exposition solaire intense accélèrent l’oxydation du cuir chevelu et affaiblissent la fibre, favorisant la chute et empêchant une croissance optimale.
Le stress, qu’il soit chronique ou aigu, est aussi un déclencheur majeur de chutes soudaines, souvent classées comme effluvium télogène. Cette phase est marquée par un arrêt prématuré de la croissance du cheveu, qui entre en repos, puis tombe. Le stress agit également sur le système immunitaire, pouvant déclencher ou aggraver des maladies comme la pelade. On parle aussi de trichotillomanie lorsque la chute est provoquée par un arrachage compulsif, comportement souvent lié à des troubles psychologiques profonds.
Le diagnostic différentiel entre toutes ces formes nécessite souvent un examen dermatologique précis, parfois accompagné d'une biopsie du cuir chevelu pour observer les follicules en profondeur, évaluer leur activité et détecter d’éventuelles lésions ou anomalies structurelles.
Enfin, des alopécies mécaniques apparaissent à cause de coiffures trop serrées, d’une utilisation excessive de produits chimiques ou de soins inadaptés. L’alopécie de traction, particulièrement fréquente chez certaines femmes, est souvent liée à des pratiques culturelles de coiffure répétées. Ce type de perte est considéré comme évitable si l’on adapte les gestes et les soins à la nature du cheveu et à la santé du cuir chevelu.
Les effets psychologiques de l’alopécie
Nous l’avons dit, la perte de cheveux entraîne surtout des répercussions de nature esthétique. Comme le témoigne Edouard Philippe, elle n’est “ni douloureuse, ni dangereuse, ni contagieuse, ni grave”. Toutefois, cette altération visible de la densité capillaire peut provoquer une véritable souffrance psychologique. L’image de soi est souvent liée à la vitalité du cuir chevelu, à l’apparence du crâne, et à la présence d’une chevelure dense. La perte progressive ou soudaine du cheveu peut agir comme un marqueur de fragilité, renforçant des troubles de l’estime de soi.
Chez de nombreuses femmes, la chute de cheveux est associée à une atteinte directe à la féminine identité. Le cheveu long et épais reste un symbole culturel fort, et son effluvium, qu’il soit télogène, androgénétique, ou post-partum, peut avoir un impact considérable sur l’estime de soi. Il n’est pas rare de voir apparaître des troubles anxieux, une dépression ou un repli social, d’autant plus lorsque l’alopécie se manifeste tôt. Cette souffrance psychique peut parfois être plus lourde à porter que le trouble pileux en lui-même.
Chez les hommes, la calvitie peut aussi générer des complexes, surtout lorsqu’elle survient précocement, avant même que la ligne frontale n’ait atteint sa maturité. Le regard des autres, souvent amplifié par les réseaux sociaux, accentue la pression sociale autour de l’apparence, du cuir chevelu visible et du vieillissement perçu. Certains cherchent à compenser la chute par des perruques, des coiffures adaptées ou des soins cosmétiques, mais l’approche thérapeutique et psychologique ne doit pas être négligée.
Le soutien émotionnel, la thérapie et l’accompagnement spécialisé sont des leviers précieux pour vivre cette transformation avec plus de sérénité. Des campagnes de sensibilisation permettent également de lutter contre la stigmatisation liée à l’alopécie. Le simple fait d’oser parler de sa chute de cheveux peut jouer un rôle libérateur, en particulier chez les jeunes adultes en construction identitaire.
Existe-t-il des traitements pour soigner l’alopécie ?
La première chose à savoir est qu’il n’existe pas de solution miracle. Les traitements de l’alopécie, qu’ils soient médicamenteux, naturels, ou technologiques, doivent être adaptés à chaque type de perte capillaire et aux causes identifiées. Un examen dermatologique peut orienter le choix de la stratégie la plus pertinente, notamment selon le type d’alopécie (androgénétique, cicatricielle, pelade, etc.).
Parmi les solutions médicamenteuses, deux molécules sont largement utilisées : le minoxidil, qui stimule la phase anagène du cycle capillaire, et le finastéride, qui inhibe la conversion de la testostérone en DHT. Ces médicaments, bien que validés scientifiquement, présentent des effets secondaires non négligeables : irritations du cuir chevelu, dysfonctions sexuelles, troubles cardiovasculaires… Leur usage doit être encadré médicalement, en particulier chez les femmes, chez qui le finastéride est contre-indiqué.
D’autres patients se tournent vers des alternatives moins invasives, comme les soins à base de plantes, les traitements à l’huile végétale, ou encore les lasers à basse fréquence qui visent à réactiver la croissance des follicules pileux. Ces techniques, souvent regroupées sous l’appellation de photobiomodulation, visent à stimuler l’activité cellulaire du follicule, à réduire l’inflammation du cuir chevelu, et à prolonger la phase anagène.
La greffe de cheveux, ou greffe de follicules, constitue une solution plus radicale. Elle consiste à réimplanter des unités folliculaires saines sur des zones dégarnies. Cette technique chirurgicale, bien que coûteuse, donne des résultats très satisfaisants à long terme, à condition d’avoir un cuir chevelu suffisamment dense sur la zone donneuse. Il s’agit d’une procédure souvent indiquée pour les cas avancés d’alopécie androgénétique chez l’homme.
D’autres types de traitements, comme ceux proposés par Veuch, privilégient des compositions naturelles concentrées à plus de 95 %, sans effets indésirables. Notre sérum capillaire, nos compléments alimentaires antichute et notre shampoing stimulant participent à une approche globale de soin. Ces soins nourrissent le cuir chevelu, renforcent le cheveu et optimisent la croissance. Ils agissent sur les déséquilibres à l’origine de l’alopécie, tout en respectant l’équilibre cutané.
L’alopécie chez la femme : une réalité souvent silencieuse
Si l’alopécie touche un grand nombre d’hommes, les femmes sont également concernées, parfois dès l’adolescence. Chez elles, la perte de cheveux se manifeste souvent de manière diffuse : un affinement progressif de la chevelure, une diminution de la densité autour de la raie centrale, et un recul de la ligne frontale dans certains cas. Contrairement aux hommes, la calvitie complète est plus rare, mais les conséquences psychologiques peuvent être encore plus lourdes. L’apparence capillaire reste profondément ancrée dans les standards de beauté féminine, rendant chaque perte de cheveu significative.
Les types d’alopécie chez la femme sont variés : androgénétique, effluvium télogène, cicatricielle, pelade, traction. Le cycle capillaire peut être perturbé à cause d’un trouble hormonal (syndrome des ovaires polykystiques, troubles thyroïdiens), d’une maladie auto-immune, ou d’un traitement lourd (comme certains médicaments anticancéreux). Des facteurs de stress chroniques, des carences (fer, zinc, vitamine D) et des régimes alimentaires restrictifs figurent aussi parmi les causes fréquentes. Tous ces facteurs influencent directement le fonctionnement du follicule pileux et la qualité du cuir chevelu.
Conclusion : mieux comprendre pour mieux agir
L’alopécie, qu’elle soit passagère ou durable, touche un nombre croissant de personnes — femmes, hommes, jeunes et moins jeunes — et peut avoir un impact réel sur la qualité de vie. Qu’elle prenne la forme d’une calvitie androgénétique, d’un effluvium télogène, d’une pelade ou encore d’une alopécie cicatricielle, elle interroge notre rapport à l’image, à la féminité, à la masculinité et à la confiance en soi.
Face à une chute de cheveux, le premier réflexe doit être l’écoute de son corps et la recherche des causes profondes, qu’elles soient hormonales, nutritionnelles, psychologiques ou environnementales. Il est essentiel de comprendre les phases du cycle capillaire, d’identifier les éventuels troubles associés, et de s’orienter vers des solutions respectueuses du cuir chevelu et du follicule pileux.
Aujourd’hui, de nombreux traitements existent — des médicaments comme le minoxidil ou le finastéride, des approches naturelles, la greffe de cheveux ou encore les soins comme ceux de Veuch — pour accompagner la croissance du cheveu et prévenir une perte accrue. L’approche doit être globale, personnalisée, et souvent multidisciplinaire.
Enfin, effectuer notre diagnostic capillaire Hairscan peut être un premier pas pour éclairer son parcours de soin. Mieux vaut prévenir que subir, et pour cela, l’information et la compréhension sont des alliées précieuses.